Entre Homme et Homo sapiens
Wikipédia rapporte simplement ce qui suit :
Homo sapiens, plus communément appelé « homme moderne », « homme », « Homme », « humain » ou « être humain », est une espèce de Primates originaire d'Afrique qui s'est aujourd'hui répandue et naturalisée sur l'ensemble de la Terre hormis l'Antarctique. Il appartient à la famille des Hominidés et est le seul représentant actuel du genre Homo, les autres espèces étant éteintes. Les plus anciens fossiles connus de cette espèce, découverts au Maroc, sur le site de Djebel Irhoud, sont datés d'environ 300 000 ans.
Comme tout animal, son comportement est régi à la base par et des pulsions naturelles, des instincts de base (basics instincts) qui lui permettent d'assurer deux fonctions vitales :
- L'alimentation, avec ce que cela comporte comme compétition sur les ressources alimentaires. Cela se traduit dans les sociétés modernes par la prédation économique
- La défense contre les agressions physiques de la part d'autres animaux, d'autres Homo sapiens étrangers à son groupe, et même des membres de son propre clan. Cela défini ainsi une hiérarchie basée essentiellement sur la force physique qui se traduira dans les sociétés modernes par divers comportements violents.
- L'instinct grégaire de l'Homo sapiens : cet instinct vient renforcer, de façon capitale, la capacité de survie du groupe, qui va se hiérarchiser : c'est l'embryon des futures sociétés humaines et cette hiérarchie donnera lieu, par la suite, à de la prédation politique.
2- La reproduction :
Comme tout animal ou végétal, l'instinct de reproduction est inscrit dans les gènes de l'Homo sapiens, cet instinct fondamental vise à assurer la pérennité de l'espèce. Il induit deux autres comportements essentiels :
- La compétition sur les femelles, qui permet la sélection génétique naturelle des sujets les plus aptes à survivre et qui générera forcément énormément de violence. La prédation sexuelle, toujours d'actualité, n'est que l'expression de cet instinct.
- La compétition sur la transmission exclusive des gênes : Durant la période de reproduction, après avoir conquis le ou les femelles comme chez beaucoup d'espèces animales, le mâle tentera de s'assurer que seuls ses propres spermatozoïdes féconderont la femelle. Cela induira par la suite dans les sociétés humaines les réflexes visant à soustraire la femelle du regard des autres mâles (des prétendant potentiels à la fécondation de la femelle). La tsniout chez les juives, la bure des nonnes, le hijab et le nikab chez les musulmans ne sont, en réalité, que l'expression culturelle d'un instinct primitif commun à beaucoup d'animaux.
L'être humain, tel que défini par les traités de droit international n'est en fait qu'un prolongement de cet Homo sapiens. A la base et contrairement aux conceptions religieuses et même aux conceptions humanistes, relativement récentes et toujours d'actualité, l'être humain, comme tout animal, n'est ni bon ni mauvais : un dauphin, un requin, un ours ou un serpent n'est ni bon ni mauvais, il obéit tout simplement à ses instincts de survie, son comportement évolue dans le temps pour s'adapter à son environnement, et quand il n'y arrive pas c'est l'extinction pure et simple de l'espèce. L'humanisation à la mode des animaux sauvages en particulier est un non-sens évident. Et de façon générale la nature n'est ni bonne ni mauvaise, c'est simplement un biotope où évolue et interagit un certains nombre d'organismes vivants.
Le concept d'Adam et Eve, qui selon les textes religieux sont des êtres bons et gentils, devrait être reformulé. En effet Adam et Eve ne devraient pas être qualifiés comme des entités biologiques, mais comme des entités spirituelles. L'Homo sapiens, lui, est parfaitement une entité biologique répondant au concept scientifique de l'évolution. De ce fait le concept de l'évolution et qui comme tout concept scientifique est imparfait, il doit être soumis périodiquement à la réévaluation rationnelle.
L'évolutionnisme est un courant qui se base sur l'ensemble des sciences liées à l'évolution, tandis que le créationnisme découle d'une époque qui va jusqu'à Darwin, au cours de laquelle sciences et religion sont souvent mêlées. Ces deux concepts répondent à des besoins différents et il n'y a lieu ni de les comparés ni de les affrontés.
Que signifie l'humanisation de l'Homo sapiens ?
Si l'humanisation des animaux sauvages paraît une absurdité, celle de l'Homo sapiens est une réalité. Cela signifie la maîtrise par soi-même de ses propres pulsions et instincts naturels pour une meilleure évolution de la communauté. C'est le rôle essentiel de ce qu'on appelle l'éducation.
Depuis l'antiquité, les religions ont essayé, sans y parvenir, de contrôler les instincts de :
- Prédation sexuelle : en préconisant d'une part l'abstinence ou au mieux le contrôle de soi, et d'autre part en s'octroyant un droit de regard sur l'apparence des femelles (des femmes).
- Prédation alimentaire : en préconisant des périodes de jeûne (le taanit chez les juifs, le carême chez les chrétiens, le ramadan chez les musulmans) qui impliquent la maîtrise de ses envies alimentaires.
- Prédation économique : en préconisant des mécanismes de redistribution partielle de la richesse, la tsedaka chez les juifs, l'aumône chez les chrétiens, la zakat chez les musulmans.
A voir l'état de l'humanité, force est de constater que toutes ces ordonnances n'ont servi à rien. L'éducation religieuse, qui en principe devrait être basée sur le contrôle de soi indépendamment de la présence ou non d'un contrôleur, a été redirigée vers le contrôle de l'autre , cela répond à instinct de prédation du pouvoir.
Face à l’échec des religions à humaniser l'Homo sapiens, les sociétés modernes feront émerger avec force les notions d'éducation et de civisme qui ne sont rien d'autre que la capacité du citoyen à intérioriser ses propres limites et à dominer ses instincts de base, indépendamment de la présence ou non d'un contrôleur ou d'un policier.
Ceci n'est pas une utopie, puisque certains pays se rapprochent plus ou moins de cet idéal. L'éducation c'est l'entrainement au stade enfant de l'Homo sapiens à intérioriser les limites dictées par la morale et la loi. Il ne s'agit pas ici de créer des frustrations car ces limites sont en général liées au bon fonctionnement des structures communes et au respect des autres membres de la communauté.
La perception même de la liberté est issue de l’intériorisation des interdits. Une nonne ou une femme voilée par pure conviction, peut décrire avec sincérité qu'elle a redécouvert finalement "un véritable sentiment de liberté". En réalité elle a juste intériorisé les interdits.
L'humanisation de l'Homo sapiens passe donc par l'éducation, mais aussi par la culture. En effet, l'art composante fondamentale de la culture et moyen de transmission et de partage des émotions entre êtres humains, permet de créer l'empathie envers l'autre et de resserrer ainsi les liens sociaux. Les religions, en voulant aseptiser l'art, considéré comme source de déviance, finissent paradoxalement par déshumaniser encore plus l'Homo sapiens.
La distinction entre l'Homme et l'Homo sapiens est claire, le 1er arrive à dominer ses instincts de base, alors que le second ne les contrôles pas. Cela nous pousse à repenser le concept des Droits de l'Homme ce dernier se définissant comme un citoyen respectueux des limites et des lois. En sortant du cadre légal, non pas par erreur (ce qui peut arriver à tout le monde) mais avec préméditation et récidive, l'Homme perd son humanité.
Le concept des droits de l'Homme tel qu'il est compris actuellement confond l'Homme et l'Homo sapiens. En effet les droits de l'Homme s'adressent à l'Homme en tant qu'entité qui s'autocontrôle. Alors que les droits de l'Homo sapiens concernent l'espèce animale appelée homme moderne. Et on peut parfaitement concevoir à raison que les droits de l'Homo sapiens sont partagés avec les autres primates.
Le rôle de l'éducation (qui va en fait à l'encontre de la nature profonde de l'Homo sapiens) et de la culture (qui permet de transcender la réalité) est fondamental pour humaniser les primates que nous sommes.
La religion peut éventuellement jouer un rôle important dans cette évolution, à condition qu'au lieu que les hauts dignitaires cherchent à contrôler les croyants dans leurs moindre fait et geste, ils devraient prêcher d'abords le contrôle de soi, le leur, comme celui de leurs fidèles.
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